Le millésime 2014 se joue maintenant en Champagne !

Juil 16, 2014

La météo est vraiment un catalyseur de qualité et de quantité en Champagne… mais pas que !

 

Après plusieurs semaines de temps sec et ensoleillé, la vigne s'est parfaitement développée, la floraison est réussie, les grappes ont changé à vue d'oeil ! C'est une belle chose faite. J'aurais aimé de telles conditions en 2012 et 2013 !

 

Les 10 derniers jours ont été très pluvieux (de 70 mm à plus de 100 mm selon les secteurs). Le point positif, c'est que la vigne va pouvoir terminer son cycle avec toute l'eau nécessaire à la bonne maturité des raisins; et que les raisins vont potentiellement prendre du poids… ce qui veut dire pour le vigneron que je suis, plus de vin 🙂 Et un poids de grappe augmenté à ce stade est plus qualitatif qu'un poids de grappe qui augmente les 15 derniers jours en raison des pluies car dans ce dernier cas, il s'agit de dilution et non de qualité !

 

Bref, vous pourriez croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ! En fait, il faut voir plus loin que celà ! Les 15 années de tâtonnement en viticulture bio, puis en biodynamie et maintenant en bioénergie m'ont appris qu'il faut être pointu pour réussir.

 

La partie cachée de la situation est la suivante:

 

– les sols ont tourné au ralenti pendant la période de sécheresse, ce qui signifie que les fertilisants ont très peu été mis à disposition des vignes. Elles poussaient doucement et ont permis le relevage et le palissage dans une ambiance sereine.

 

– la pluie récente a dilué les sels utilisés pour fertiliser les sols. Les vignes qui avaient l'enracinement le plus superficiel on foncé en quelques heures: les sels de potassium solubles dans l'eau sont très rapidement remontés dans le feuillage et lui ont donné une couleur foncée. L'azote et les autres fertilisants classiques ont suivit, changeant du même coup le "terrain" qu'est le végétal pour les champignons, citadelles et autres ravageurs…

 

– D'un coup, mes vignes qui étaient dans les mêmes tons que leurs voisines sont apparues pâlottes en regard de leur voisines… Fort heureusement, l'abandon de ces fertilisants pendant 5 à 10 ans selon les parcelles a fortement réduit les stocks des ces fertilisants piège. De plus, nous avons fabriqué du compost biodynamique et développé un fertilisant à l'activité bioénergétique positive qui fonctionnent selon d'autres principes.

 

Cette année, nous allons pouvoir mesurer si ces mesures seront suffisantes pour passer le cap que la vigne va devoir franchir.

 

De quel cap s'agit-il ??

 

Au moment précis où je vous écris, la chaleur s'installe sur la Champagne, alors que les sols sont très humides. C'est la situation parfaite pour que les micro-organismes du sol se remettent au travail et fassent remonter tout un tas de minéraux et oligo-éléments dans la sève de vigne jusqu'aux raisins en pleine transformation.

 

La remontée brutale de ces éléments dans le raisin accroît leur sensibilité aux maladies telles que l'oïdium ou le botrytis (pourriture du raisin)… De plus, nous assistons cette année à la présence de nombreux vers de la grappe dans les zones où la confusion sexuelle n'est pas appliquée.

 

Un cocktail détonnant (sensibilité de la grappe accrue au botrytis et présence de vers ui perforent les grains de raisin) pourrait enrayer le potentiel qualitatif et quantitatif du millésime 2014.

 

Affaire à suivre !

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