Incohérence de la réglementation française concernant les traitements naturels

Fév 20, 2007

L’État français et le législateur continuent toujours d’interdire sur le territoire national la commercialisation des produits naturels de traitement des plantes, mais laisse en revanche être commercialisées des productions agricoles biologiques venant de pays où ces produits naturels et ces pratiques sont autorisés.

 

 Au prétendu motif d’un manque d’évaluation ou de dangerosité supposée ou encore d’inefficacité des produits naturels de traitement des plantes, l’État français et le législateur continuent toujours d’interdire la commercialisation de ceux-ci sur le territoire national.

Et pourtant, le consommateur français peut toujours trouver venant d’Europe toutes sortes de productions agricoles ayant été traitées aux substances naturelles non homologuées en France. C’est le cas par exemple des productions végétales allemandes traitées avec les produits de la liste Pflanzensträkungsmittels ou Pflanzenhilfsmittels qui arrivent sur nos étals en toute légalité. En effet, de nombreux produits à base de plantes et de minéraux, qui ne bénéficient pas de notre Autorisation de mise en marché  en France, sont autorisés en Allemagne, en Suisse et en Autriche,  : Mycosin®, Mycosin-vin®, Ulmasud®, Oïkomb®, Tillecur®, Kanne®.

Les producteurs en agrobiologie et en biodynamie se retrouvent ainsi confrontés à une situation de distorsion à la concurrence, ne pouvant vendre dans leur propre pays ce que d’autres Européens peuvent.

Cette situation est d’autant plus anormale que de nombreux produits, dont les agrobiologistes et biodynamistes souhaitent voir la possibilité de commercialisation et d’emploi légalisée, figurent déjà sur les listes du “Codex Alimentarius”. C’est le cas du lait, du petit-lait, du sel de mer ou encore du vinaigre utilisé en tant qu’adjuvant acidifiant des bouillies.

Du côté des législateurs, on prétexte un manque d’efficacité de ces produits, une idée véhiculée selon ce dogme : ce qui n’est pas de synthèse serait fatalement inefficace. Mais pour les producteurs bio, cela tient surtout à la non adaptation des tests d’homologation d’efficacité. Ces produits sont efficaces quand les conditions agronomiques et biologiques ou biodynamiques sont en place, affirment-ils. Or les produits ou les préparations naturelles ne sont pour l’instant testées (quand elles le sont) que dans un cadre d’agriculture conventionnelle. D’autres pays ont contourné ce problème en mettant en place des instituts adaptés – le FIBL de Frick en Suisse, le Forschungsring de Darmstadt en Allemagne, l’université Laval de Québec au Canada, en Autriche et en Italie – qui peuvent valider les efficacités en conditions agricoles de terrain adaptées à la méthode bio et biodynamique.

D. L.

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