Bouillie bordelaise, soufre et prêle…

Mai 15, 2008

Et oui, c’est parti.
Le premier traitement du vignoble a débuté hier pour se terminer ce matin, avant les pluies.
C’était juste! On ne pouvait pas reculer d’avantage car le mildiou était dans les starting-blocs.
Il n’attendait que le “coups de sifflet”: une pluie. Elle est venue à 13 heures.

Alors hier, Stéphane aux manettes du chenillard équipé d’une turbine SOLO,
et moi au volant de notre micro-enjambeur (un CAVAL 3 roues motrices) avons sillonné les rangs de vigne.
Objectif: couvrir parfaitement les feuilles et les jolies grappes de raisin.
Une fois n’est pas coutume, nous débutons la protection avec des doses élevées.

Il faut dire qu’en quelques jours, les vignes se sont métamorphosées.
Le chardonnay compte environ 10 feuilles, le pinot meunier 7 feuilles et le pinot noir est à un stade intermédiaire.
Le climat était chaud et sec, avec des nuits fraîches, sans rosée matinale (c’est rare dans notre vallée).
Inutile donc de stresser à cause du mildiou. C’est plutôt le démarrage en trombe de l’Oïdium qu’il faudrait craindre dans les prochains jours.

Cependant, j’ai décidé de prendre moins de risque vis à vis des maladies que les années passées.
Habituellement, le premier traitement a lieu avec 50 à 80g/ha de cuivre métal, plus un soupçon de soufre pour améliorer l’effet cuivre.

Cette année, nous débutons avec 240 g/ha de cuivre métal (1,2 kg de bouillie bordelaise) additionné de 4 kg/ha de soufre sur chardonnay et 3 kg/ha sur pinots. En effet, les vignes peuvent présenter une sensibilité oïdium à partir de la 7ème feuille et il est recommandé de débuter la protection dès la 10ème feuille. La météo fait pencher le risque cryptogammique du côté de l’oïdium plutôt que du côté du mildiou, alors nous avons frappé fort.

Ce n’est pas mon genre d’utiliser de si fortes doses, mais ce sera comme cela cette année 🙂
Afin d’apporter un complément en principes actifs venant du vivant, nous avons aussi pulvérisé une décoction de prêle.

Enfin, nous avons laissé de côté l’eau de la concession pour les traitements.
Les mauvaises langues diront que c’est à cause de la taxe d’assainissement à payer alors que l’eau ne va pas à la station d’épuration. Il n’en est rien !
La raison est toute autre: les ions en suspension dans l’eau de la concession se combinent aux sels de cuivre, ce qui diminue l’efficacité de la bouillie bordelaise. Voilà, vous savez presque tout.

P.S. L’an passé, nous avions relevé les chardonnays le 3 Mai…

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